Quand la froidure vous paralyse le bout des doigts, et que le vent n’arrive pas à sécher la goutte du nez, la tentation est grande de rester tranquillement assis sur le radiateur en fonte, les pieds sur le tabouret à feuilleter un catalogue de graines de fleurs.

Que nenni ! Chaussures fourrées, écharpe, gants molletonnés, bonnet, et hop ! Les garçons ! Tout le monde dehors !

–          mais, pour quoi faire ?

–          une bataille de polochons bien sûr !

 Les oreillers, traversins et autres vieux matelas vont s’aérer à grands coups de joie.

Les enfants vont adorer, les parents aussi. On sort tous les coussins qui encombrent le grenier depuis des lustres. Mais attention, que les vieux (oui quand même !) parce que les vieux oreillers et autres pièces de literie sont en plumes, des vraies plumes qui appartenaient à de la vraie volaille. Pas un succédané de plume synthétique.

La bataille faisant rage, arrive ce qui doit arriver, les oreillers s’éventrent, les polochons se déchirent, et les plumes volent de partout (sans la volaille au bout). Et même la laine du vieux matelas – trampoline se déverse du trou béant.

Quel rapport avec le jardinage ? Le jardin est aussi un lieu de jeu, certes mais quand même ! Toute cette garniture de literie éparpillée dans les massifs…

Un léger coup de râteau, suivi d’un épandage au pied des arbres et la fertilisation des arbres peut commencer. La laine et les plumes sont des apports azotés et contiennent aussi du soufre.

3 kg pour 10 m².

Un bol de chocolat chaud pour se remettre, et voilà un dimanche qu’on n’est pas prêt d’oublier.