La permaculture est un procédé de culture, ou plutôt un ensemble de procédés qui se veut se rapprocher le plus du naturel. Mais c’est aussi un mode de pensée.

La permaculture, que l’on peut comprendre par culture permanente, met en application tout ce que la nature fait pour que l’on puisse avoir nous, les êtres humains, une production agricole durable. On ne parle pas ici de développement durable qui est un oxymore redoutable. En d’autres termes, la permaculture, c’est comment utiliser la nature au mieux afin d’obtenir une production agricole optimale. C’est aussi un état d’esprit évidemment.

Points de vue agricole et humain

La permaculture prend en compte les interactions entre le milieu et la plante, entre l’écosystème et le végétal. Ce sont les relations sol, climat, plantes, êtres vivants. On cultive en respectant les cycles et les interactions dans le milieu, plutôt que de modifier le milieu pour cultiver. C’est quand même une grande différence avec la culture dite traditionnelle.

Les trois principes fondamentaux sont : prendre soin de la nature, prendre soin de l’humain, partager équitablement. Ce dernier point met en évidence l’éthique. On ne cultive pas pour produire, mais produire et partager équitablement.

Si une plante pousse bien a un endroit, c’est que l’endroit lui convient. Donc, l’observation du milieu est primordiale. Dans un jardin, il faut accepter que tout ne peut pas pousser. En revanche d’autres plantes vont faire des merveilles.

L’écosystème naturel le plus efficace, le plus riche, est la forêt. Plusieurs strates la composent. Des grands arbres, des arbres plus petits, des buissons, des plantes herbacées hautes, moyennes, basses, rampantes… Comment appliquer les principes de la permaculture dans son jardin ?

utilisation de la biogrif pour ne pas retourner le sol
utilisation de la biogrif pour ne pas retourner le sol

La permaculture au jardin

Une ligne directrice, la biodiversité. Elle doit être riche. Pour cela, le nombre de variétés végétales, cultivées ou naturelles, doit être grand. Il s’en suit naturellement une augmentation du nombre d’espèces animales, et donc les populations arrivent à s’autoréguler. Lorsqu’une population animale prend le dessus sur l’ensemble, c’est qu’il y a un déséquilibre.

Pour favoriser la biodiversité, il n’y aura aucun intrant chimique, et même une limitation des intrants biologiques. Et on s’interdit le retournement du sol (labour) qui détruit les couches naturelles du sol et la vie microbienne qu’il contient. La mise en place des strates de la forêt est à privilégier. Ce qui est plus facile à faire dans de grands espaces que dans des petits jardins. Il n’empêche, une haie mixte, un ou deux arbres, des arbustes, des vivaces, un échelonnement des floraison, donnent une aire où peuvent croitre grand nombre de légumes et petits fruits.

Protection de la nature, protection de l’humain aussi. Rendre le travail moins pénible, le réduire aussi, faire confiance à la nature, respecter les saisons, accepter certains aléas, observer, réfléchir avant d’agir sur les conséquences de l’acte envisagé… Cela peut changer notre vision de la nature, de la culture, de cette satanée production à outrance. Et si une surproduction arrive, il y a le partage, le don, autre grand principe de la permaculture.

A vous de jouer pour la mise en pratique.